Entretien avec le Dr. Orozco par Enrique Nicolau
Entretien avec le Dr. Orozco par Enrique Nicolau
Comment et quand avez-vous connu les fleurs du Dr. Bach?
Je les ai découvertes en 1982 à Barcelone. Je finissais mes études de médecine et j’étudiais des thérapies naturelles en même temps, car elles m’intéressaient déjà. Mon professeur était
Carlos Cruz, pionnier et autodidacte chilien, je lui dois beaucoup, nous avons été amis jusqu’à sa mort il y a 2 ans.
Qu’est ce qui vous a attiré dans les Fleurs de Bach?
J’ai été étonné de l’effet sur moi-même et sur mon entourage. J’ai aussi été très attiré par la vision du Dr. Bach, sachant que derrière les effets il y avait une philosophie spirituelle avec laquelle j’étais totalement en accord.
C’est ça qui vous a fait plus tard quitter la médecine conventionnelle ?
Non, ça ne s’est pas passé comme ça, pendant des années j’ai combiné les deux, jusqu’à fin des années 90 où j’ai pu me dédier exclusivement aux Fleurs
Ça a dû être une décision difficile.
Ça n’a pas été épique si c’est à cela que vous pensez. Ça n’a pas été comme un de ces livres d’auto-aide américains où on est censé avoir une révélation qui nous réveille d’une vie monotone… Je n’ai pas reçu de message mystique ni spécial. En fait, je ne suis aucunement spécial.
Qu’est-ce qui vous attire le plus dans les Fleurs de Bach ?
Qu’elles soient un véritable système holistique qui agit en même temps sur tous les plans qui composent l’homme. Et au même prix… Ah ah ah ! C’est fantastique, les fleurs nous aident sur des urgences domestiques et aussi sur des sujets spirituels. En réalité, elles aident tous les êtres vivants.
Comment le Dr. Bach a t-il découvert l’utilité de chaque essence ?
Au fur et à mesure que l’on connait les détails de sa vie, je trouve ça de plus en plus passionnant : il était sans doute un intuitif, mais aussi un grand connaisseur des religions et philosophies anciennes. De plus, il était un grand scientifique : médecin, bactériologue et homéopathe avant de créer son propre système. Mais en 1930, c’est comme s’il renonçait à sa part scientifique et qu’il s’était laissé guider par son intuition. Ainsi cette année-là, il brûle une partie de son travail scientifique, vend son laboratoire et part au pays de Galles. Il se produit ainsi une mort symbolique du Bach scientifique et une transmutation, la naissance d’un Bach plus sensible et mystique.
Revenant à la question, il existe dans les premières essences qu’il prépare une approche plus scientifique d’observation et d’expérimentation, même s’il y existe des synchronicités très significatives. Pour la deuxième partie des essences (les 19 dernières), Bach expérimente lui-même et sur son propre corps les symptômes négatifs que les fleurs traitent. C’est cela qui lui permet de trouver les essences. C’est une période d’énorme souffrance pour lui, très difficile, ce qui explique beaucoup de choses. N’oublions pas qu’il a choisi d’être son propre laboratoire.
Oui, c’est très intéressant l’homme derrière les Fleurs de Bach. Mais ne croyez-vous pas qu’on a essayé de faire de lui une sorte de Saint ?
Je ne suis pas sûr. Je pensais que parfois on passait sous silence le fait qu’il a été marié deux fois et qu’il a eu une fille (Evelyn Bach Varney) de sa deuxième femme. Amparo Treig et Eduardo Grecco viennent de publier son journal en espagnol Soy Bobbie, aux Editions Continente, qui apporte beaucoup d’informations et des photographies inédites d’elle et ses parents.
De toute façon, pensez qu’il ne se sont pas écoulées 2000 ans depuis sa mort et qu’aujourd’hui nous disposons de pas mal d’information sur sa vie et œuvre. Le Dr Bach a été une personne fascinante et spéciale, pour moi un vrai initié, mais en même temps un homme en chair et en os, avec ses vertus et ses défauts. Et c’est précisément ce qui le rend plus attachant.
Dr. Orozco, expliquez-moi ce qui a été votre apport personnel à la thérapie florale de Bach.
En 1996 il est paru le premier de mes huit livres en Espagne. À cette époque, il existait déjà une grande quantité d’ouvrages, et très vite j’ai compris qu’il manquait une littérature plus spécialisée pour ceux qui voulaient approfondir leurs connaissances. Mes livres sont diffusés dans les pays de langue espagnole et ont très vite été traduits en Italien. En France, trois de mes ouvrages seront publiés entre 2019 et 2020.
Depuis des années je donne des séminaires à l’Institut Anthemon, à Barcelone, et en Italie à la Scuola di Floriterapia MRO de Sarzana. Dernièrement, j’ai trouvé un public très réceptif en France.
Quand il me reste du temps pour voyager j’enseigne aussi en Argentine et au Chili.
Il y a quelques années j’ai collaboré avec des universités à Cuba et en Espagne, et cette année (2019) j’enseigne à la Faculté de Médecine de l’Université Publique de Rosario (Argentine).
Mon travail le plus répandu est le Schéma Transpersonnel ® et les applications locales des fleurs, mais j’ai aussi beaucoup travaillé sur le diagnostic différentiel entre les essences et sur l’aspect psychologique des personnalités florales. La dimension spirituelle des essences attire beaucoup mon attention.
Mais les Fleurs de Bach agissent aussi sur le corps ?
Oui, c’est l’une des choses lesplus curieuses que j’ai observées. Bon, en réalité c’est pas du tout étrange. Si nous pensons à l’effet local très intéressant de la crème du Rescue® Remedy , et qui est composée de Rescue plus Crab Apple, il serait étrange que le reste des fleurs n’ait aucun effet sur le corps. Depuis 1994, je travaille les applications locales et j’ai systématisé l’outil du Schéma Transpersonnel, précisément pour cela. Mais comme je vous l’ai dit tout a l’heure, c’est seulement une partie de mon travail.
Pensez-vous qu’il reste encore des choses à dire sur les Fleurs du Dr. Bach ?
C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de publications, mais pensez que comme le Dr. Bach a si peu écrit, beaucoup des gens se sont rendu compte qu’ils ne pouvaient pas travailler seulement avec les descriptions initiales. A partir de là, une multitude de portraits anecdotiques et superficiels ont proliféré, mais il y a aussi eu des apports profonds comme par exemple le travail de Scheffer, entre autres. Je crois qu’il est nécessaire d’approfondir la psychologie des personnes, leurs mécanismes de défense, leurs motivations, leur spiritualité. D’un autre coté il y a des milliers de thérapeutes qui travaillent avec les fleurs partout dans le monde, avec beaucoup de choses à apporter et à partager avec les autres. Cela arrive dans tous les métiers.
Oui, mais des visions comme la votre, disons hétérodoxe, compliquent-elles les choses ?
J’ai beaucoup entendu “les fleurs de Bach son très simples”. Mais je n’ai jamais entendu “le monde de l’esprit et des émotions est très simple”. C’est pour cela que tout thérapeute doit s’efforcer de comprendre la personne qu’il a en face de lui, savoir se mettre à la place d’autrui, ce qu’on connait comme empathie. Mais parfois, ce qui arrive, c’est qu’on fausse l’information qui vient du client, pour la faire coïncider avec des connaissances limitées des fleurs. Et c’est là où ça devient un échec. Je suis d’accord qu’il faut simplifier, mais depuis la connaissance, vers le haut, pas vers le bas.
Voulez-vous dire qu’il reste encore beaucoup à apprendre sur les Fleurs du Dr Bach ?
Oui, et même si dans les deux dernières décennies on a beaucoup avancé, beaucoup reste encore à découvrir. On parle ici d’apprentissage, et cela ne finit jamais. Savez-vous, selon Bach, quelle est la raison pour laquelle l’âme incarne le corps physique ?
Non, dites-moi.
L’apprentissage…
C’est très intéressant ! Quels sont vos prochains projets?
En ce moment j’impartis une série de formations spécialisés à Paris. Je trouve un publique très réceptif à mon travail. Ces activités coïncident avec la traduction au français de mes livres les plus importants.
Merci de votre disponibilité, à bientôt
Merci à vous, à très bientôt.